Dividendes

Cette année, les entreprises du cac 40 vont verser autant de dividende en valeur que l'année précédente. Ainsi le capital va percevoir 60% des profits de ces grandes entreprises. Ma source est Dominique Seux des Echos dans la matinale d'Inter, il a remplacé Jean-Marc Sylvestre cette année et on ne s'en porte pas plus mal même si le point de vue de Sylvestre était intéressant à connaitre comme celui de Jean-Pierre Gaillard ou celui de Pernault à propos de la poilitique immigratoire de la France. Quand on pense que notre président bien aimé avait émis le vœux pieu des trois tiers (1/3 pour le capital, 1/3 pour le salariat, 1/3 pour l'investissement); on ne peut s'empécher de penser que le paradis sarkozyste est encore loin d'être avenu. Ce qui m'intéresse dans ce billet n'est pas tellement la dénonciation de ces chiffres, quelqu'un de mal intentionné associerait ceci aux fermetures d'usines, au chômage partiel, aux golden parachutes et autres bonus mirobolants pour en conclure que ces gens-là se foutent ouvertement de notre gueule. Déjà lorsque le système fonctionnait pas mal, certains pointaient du doigt une certaine inégalité dans la répartition des richesses, désormais il n'y pas plus de répartition du tout et ainsi plus d'inégalités. Selon moi, cette nouvelle démontre la limite du système et du recours au marché. Ces mastodontes français ne versent pas autant de dividende seulement par idéologie mais par obligation. Les entreprises se mettent en grave danger en sortant autant d'argent alors qu'elles auraient besoin d'en garder le plus possible pour faire face à la crise et investir dans de nouvelles technologies. Le problème est que leur croissance depuis 15 ans est due essentiellement à la bourse (par des augmentations de capital ou des fusions-acquisitions) beaucoup plus que par une augmentation de leur marché. Elles ont tellement emprunté qu'elles doivent rembourser coute que coute à l'actionnaire qui lui a le pouvoir de rendre leur valeur nulle et peut les rendre vulnérables. Les entreprises vont donc se sauver à court terme en dilapidant les derniers bénéfices et sont déjà entrain de se mettent en danger à moyen terme. Le capital ne sera pas forcément gagnant dans l'histoire, les actionnaires ont déjà perdu beaucoup du fait de l'effondrement des bourses. Le fait que les entreprises n'auront pas les ressources nécessaires pour leur redécollage se traduira forcément plus tard en terme de valeur boursière. Il va falloir s'habituer à la crise car elle n'est pas fini...