L'Amérique change

AIG, l'un des plus grands assureurs américains est au centre d'une polémique intense. En effet depuis la crise cette honorable société a perçu de la part du gouvernement américain quelques 170.000.000.000,00 de $ et a annoncé au titre de 2008 une perte de 100.000.000.000,00 de $. Une telle performance (qui va entrainer une dislocation de ce mastodonte) ne pouvait être que récompensée, les cadres dirigeants se sont donc octroyés 165.000.000,00 de $ de bonus. On connaît désormais le cynisme affligeant de ces grands patrons qui ferment des usines pour maintenir leur pouvoir d'achat. Ce qui est intéressant, c'est la réaction de l'opinion américaine. Au pays du libéralisme sauvage, où faire fortune est le but ultime du genre si tu n'as pas une Rolex à cinquante ans tu as raté ta vie, tout le monde est choqué. Le système se brise timidement mais on comprend aux Etats-Unis que ça ne peut pas continuer comme ça. Même la chambre des représentants a voté une loi pour taxer à hauteur de 90% des bonus octroyés à des firmes ayant été aidées par les autorités. Quand on voit qu'en France, notre gouvernement en est à demander en fronçant les yeux  tout de même aux patrons de rester raisonnable; c'est un peu le monde à l'envers.